Brésil : ville et inégalités sociales

  

Brésil : Villes et inégalités sociales

 

 

 

 

 

 

Les pays émergents voient leur croissance urbaine exploser, ce qui induit une forte augmentation des espaces urbains. Cette forte augmentation montre ses limites dans le domaine architectural ainsi que dans le domaine des inégalités sociales. Je me suis appuyée particulièrement sur le Brésil qui est un pays émergent et où on voit bien les problèmes architecturaux ainsi que les problèmes liés aux inégalités sociales qui sont omniprésents. Ces thèmes m'ont intéressée car se sont des thèmes d'actualités que je trouve important et cela a un enjeu dans la société actuelle. C'est pourquoi ma problématique est la suivante :

Dans quelle mesure les inégalités sociales au Brésil ont-elles un impact sur l'architecture et quelles solutions peuvent être mise en place ?

Pour répondre à cette problématique nous allons suivre le plan suivant. Tout d’abord, nous allons évoquer l'architecture, les matériaux utilisés, ainsi que les conditions de vie et la situation des favelas à Rio. Dans une seconde partie nous verrons les facteurs qui ont contribué à la reprise des favelas ainsi que la façon dont l'état agit face à ses favelas. Dans une troisième et dernière partie nous verrons les plans d'urbanisme mis en place par la ville de Rio et l’Etat.

 

 

 

 

 

1. La réalité des favelas

 

Les favelas sont des bidonvilles brésiliens, ces quartiers sont habités sur des terrains inappropriés tels que des collines, des décharges souvent dangereuses pour les habitants et surtout illégales. Les habitants des favelas sont généralement des ruraux venant en ville pour trouver du travail et avoir une meilleure qualité de vie. Ces habitants des favelas n’ont pas d’autres choix que celui de vivre dans ces communautés exclues de la société et du confort car ils n’ont pas les moyens financiers d’habiter dans les quartiers plus aisés de la ville.

Le document 1, l’extrait de film : « Rio ligne 174 » fait un panorama depuis les favelas de Rio qui se trouvent sur une colline, pour arriver sur la ville et les quartiers asphaltes de Rio. Les favelas sont désignées comme des sociétés parallèles, une ville dans la ville, avec une économie et une structure propre. Elles sont associées à la pauvreté, la misère et la criminalité. Un climat d’insécurité y règne en permanence, et le pouvoir est généralement entre les mains des gangs et narcotrafiquants. Ceux qui n’y habitent pas peuvent avoir peur d’y entrer comme par exemple dans le document de veille, il est dit que les entreprises et les services urbains ont perdu l’habitude d’aller dans les favelas pour cause d’insécurité, ce qui empêche le développement ou même la restauration de certains lieux de ces quartiers. Le document 1 (extrait filmique) montre aussi l’état précaire de l’intérieur d’une maison des favelas, les murs sont bruts, sans décoration, il n’y a ni artifice ni superflu. Dans ce même document, on voit aussi par la suite, l’intrusion d’un homme qui est un dealer et menace l’habitante de la maison avec une arme, on constate l’insécurité et l’ambiance qui règnent dans ces quartiers.

Les maisons de ces favelas sont pour la plupart faites avec des matériaux de récupérations tels que des planches de bois, des bidons, de la tôle ondulée. Ils sont les symboles de la précarité. Les conditions de vie des habitants sont très fastidieuses. L’accès à des ressources comme l’électricité ou même l’eau ou encore l’évacuation des égouts, ainsi qu’un système de collecte des ordures sont presque inexistants dans la plupart des favelas.

Dans le document 2 on constate que les quartiers de favelas ainsi que les quartiers asphaltes cohabitent. Ces quartiers peuvent être séparés quelques fois uniquement par des clôtures ou même une rue. La photographie montre un immeuble de luxe où chaque balcon a sa piscine, avec des terrains de tennis en bas de la résidence. Cet immeuble où règne le luxe, la richesse et le design, est séparé par une simple palissade d’une favela où règne la pauvreté et la misère. Tout oppose ses deux quartiers pourtant ils sont mitoyens.

Le document 3, fait aussi allusion à cette démesure, lors de la prise des favelas par la police, les policiers ont été stupéfiés à la vue des immenses villas équipées de piscines, de jacuzzis, de salles de musculation ainsi que des appareils high-tech plus modernes les uns que les autres, tout cela construit au milieu de la pauvreté des favelas.

 

 

 

 

 

2. L'intervention de l'état face aux favelas

 

 

a) Les nouveaux enjeux : Coupe du monde, JO

 

Dans le document 4 « Rio à l’aube des JO », grâce à des enjeux économiques, la ville de Rio veut se montrer sous son meilleur jour pour la Coupe du monde de Football en 2014 et pour les Jeux Olympiques en 2016.

Rio veut montrer la beauté du Brésil et faire « disparaitre » la pauvreté ainsi que le phénomène d’insécurité présent dans les favelas.

L’ex-président du Brésil Monsieur Lula en a profité pour dire que c’était une occasion formidable pour transformer la ville en une métropole moderne, durable et attractive. La Coupe du monde de Football et les JO vont permettre d’accélérer le processus d’urbanisation, ainsi que de développer l’activité économique de la ville et de renforcer les droits des citoyens des favelas. L’objectif est d’urbaniser la ville de Rio d’ici 2020 et de créer des centres d’excellences universitaires, d’audiovisuels, de créativité et de télécommunication, ainsi que le développement des transports en commun. Le Brésil veut se développer et invite donc tous les centres privés de recherche internationaux à venir s’installer au Brésil.

 

 

 

b) Mesures prises

 

Le gouvernement est bien décidé à reprendre le contrôle de ses zones de « non droit ». L’état veut tout d’abord pacifier les favelas. La ville de Rio se doit de donner au monde des gages de sécurité.

Pour cela des opérations tel que celle du document 3 « Choc de paix » sont menées. Elles consistent à mobiliser des milliers de policiers, les UPP (Unité de Police Pacificatrice). Ces unités ont suivi une formation de commandos d’élite avec utilisation d’armes et de véhicules tels que des tanks et des blindés pour infiltrer les zones sensibles. Cependant cette opération se passe plutôt pacifiquement, notamment grâce à la distribution de tracts invitant la population à dénoncer anonymement les chefs de la drogue dans leurs quartiers. Cependant les miliciens contrôlent  certaines favelas ce qui rend plus difficile la pacification.

 

 

 

 

 

3. Vers une urbanisation nouvelle

 

Le Brésil a mis en place une opération immobilière à l’échelle du pays. Le document 5 : « Brésil : «Avoir ma maison c’était mon rêve » » explique une des actions que le Brésil a mis en place. Le gouvernement permet aux familles « pauvres » de devenir propriétaire d’un bien immobilier. Cette opération a pu voir le jour grâce au programme mis en place par la politique de Lula.

Le document de veille explique qu’il y a déjà eu des opérations au préalable.

Jusque dans les années 1980, il n’était question que de destruction des favelas et de relogement des habitants dans des grands ensembles en zone ouest de Rio. Depuis les années 1990 des plans municipaux travaillent à l’intégration des favelas à la ville, avec le programme « Minha casa minha vida » (Avoir ma maison c’était mon rêve). Aussi la ville de Rio veut détruire les favelas et construire de nouveaux logements à l’image de nos HLM.

Des fonds de garantie nationale permettent ce programme. Les familles gagnant une certaine somme peuvent accéder à des emprunts immobiliers que leur banque ne leur aurait jamais consenti. Pour les familles plus pauvres, des subventions leur sont données, et ils paient des sommes dérisoires, plus symboliques que la somme réelle du bien.

Cependant un problème est posé : les constructeurs en charge des travaux pouvaient choisir l’endroit où implanter des logements. Ils ont donc été implantés loin de tout, loin des écoles, des centres commerciaux,… L’Etat s’est rendu compte que ces quartiers éloignés du tissu urbain pourraient devenir à nouveau des favelas. L’Etat a donc décidé d’implanter ces logements dans le tissu urbain, ainsi que de construire de nouvelles écoles et un marché couvert qui va créer de l’emploi à des personnes peu qualifiées.

 

 

 

 

 

Pour conclure, le Brésil veut se donner une meilleure image en urbanisant la ville de Rio ce qui consiste à construire de nouveaux logements pour les habitants des favelas, et de leur permettre de devenir propriétaire d’ici 2020. Il veut aussi relancer l’économie et créer des emplois mais aussi favoriser la sécurité de tous.

Le nouveau gouvernement du Brésil est il capable de tenir le cap de l'ancien gouvernement de Lula ? Et peut il atteindre ses objectifs fixés pour 2020 ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie :

 

Document 1 : « Rio ligne 174 » de Bruno Barreto, film de 2008. Disponible ICI

 

Document 2 : Photographie de Tuca Vieira. Photographie disponible ICI

 

Document 3 : « L’état de Rio à la reconquête de ses favelas » de Eliott Mounier (document plus en ligne car page web n’existant plus).

 

Document 4 : « Rio à l’aube des JO » de Eduardo Paes. Article disponible ICI

 

Document 5 : « Brésil : « Avoir ma maison, c’était mon rêve » » de Helene Signier et Aurelien Francisco. Article disponible ICI

 

Document de veille : « URBANISME – Fin des favelas à Rio en 2020 » de Antoine Soulier-Thomazeau. Article disponible ICI

 

 

Lucie